Poésie ou politique : le dilemme de Lamartine | BnF Essentiels (2024)

Une renaissance poétique

Poésie ou politique: le dilemme de Lamartine | BnF Essentiels (1)

Méditations poétiques

Édition originale

Lamartine rédige les premiers poèmes qui prendront place dans les Méditations poétiques à l’été 1817. Il attend en vain que son amante, qu’il y a rencontrée l’été précédent, nommée Elvire dans le recueil, le rejoigne à Aix-les-Bains. Il s’agit de Mme Julie Charles, née Bouchaud des Hérettes, une femme mariée, épouse du physicien et aéronaute Jacques Charles. Elle décède quelques mois plus tard, en décembre 1817.

Lamartine se plonge alors dans l’écriture. Il se fait remarquer en donnant lecture de certaines pièces dans les salons monarchistes parisiens. La publication en 1820 de vingt-quatre poèmes sous le titre de Méditations poétiques obtient un succès qui dépasse de loin ses espérances. «D’un jour à l’autre, écrit Sainte-Beuve, on avait changé de climat et de lumière, on avait changé d’Olympe: c’était une révélation.» En 1822, paraît une neuvième édition des Méditations poétiques. L’année suivante, Lamartine publie de Nouvelles Méditations poétiques.

La réception du recueil des Méditations poétiques est d’abord orchestrée par le camp monarchique, qui voit en Lamartine un «enfant du miracle», équivalent poétique de l’heureuse surprise qu’a été, la même année, la naissance posthume du duc de Bordeaux après l’assassinat du duc de Berry (1820). Parmi les nombreux hommages rendus, celui de Victor Hugo, dans Le Conservateur littéraire en 1820: «Vous en rirez, gens du monde, vous hausserez les épaules, hommes de lettres, mes contemporains, car je vous le dis entre nous, il n’en est peut-être pas un de vous qui comprenne ce que c’est qu’un poète.»

Accéder à la notice de l'image

Bibliothèque nationale de France

En mars 1820 parut, sans nom d'auteur, un petit volume intitulé Méditations poétiques. Il fut accueilli par le public avec enthousiasme parce qu’il répondait à un besoin, à une aspiration profonde. Le vocabulaire, la rhétorique, les procédés de versification y demeuraient profondément classiques. Mais ce que le poète exprimait avec les mêmes mots que ses prédécesseurs, c’était une expérience humaine entièrement nouvelle, une certaine vision de l’univers, qui repose sur la confusion presque constante de l’image, du monde extérieur et de l’état d’âme. C’est pourquoi le caractère fondamental du paysage lamartinien n’est ni le contour classique, ni la couleur romantique, mais le flou, l’imprécis et surtout le mouvant.

Les Méditations ne sont encore qu’un signe avant-coureur, une promesse d’avenir qui demande à être confirmée. Ce sera le cas en 1830 avec les Harmonies poétiques et religieuses. Ce qui frappe d’abord, dans ce recueil, c’est la diversité et la puissance de l’orchestration, qui fait de l’«Hymne du matin», de «Poésie ou paysage» ou de «Novissima verba» ces «vastes nappes éclatantes de poésie» dont parle Henri Guillemin. La signification du terme «harmonies» dépasse ici de beaucoup la simple acception musicale. Elle s’apparente à celle d’autres mots-clés de la poésie de ce temps: les analogies, les correspondances. Elle traduit «la consubstantialité de l’âme et du cosmos», credo de l’époque romantique de Lamartine à Baudelaire en passant par Nerval et Hugo.

Ayant atteint l’apogée de la poésie lyrique avec les Harmonies, Lamartine a eu l’ambition d’aborder une forme de poésie plus haute et plus philosophique, qu’il définit lui-même en1834 comme «de la raison chantée». Il rêve alors d’un immense poème, qui serait une épopée de l’âme humaine, et dont il n’achèvera que deux épisodes: Jocelyn (1836) et La Chute d’un ange (1838).

Poésie ou politique: le dilemme de Lamartine | BnF Essentiels (2)

« Le Vallon »

Strophe 8 et strophe inédite

Lamartine rédige les premiers poèmes qui prendront place dans les Méditations poétiques à l’été 1817. Il attend en vain que son amante, Julie Bouchaud des Hérettes, renommée Elvire dans le recueil, le rejoigne à Aix-les-Bains. Elle décède quelques mois plus tard, en décembre 1817.

Le Vallon
«Mon cœur, lassé de tout, même de l’espérance,
N’ira plus de ses vœux importuner le sort;
Prêtez-moi seulement, vallon de mon enfance,
Un asile d’un jour pour attendre la mort.

Voici l’étroit sentier de l’obscure vallée:
Du flanc de ces coteaux pendent des bois épais,
Qui, courbant sur mon front leur ombre entremêlée,
Me couvrent tout entier de silence et de paix. […]»

Accéder à la notice de l'image

Bibliothèque nationale de France

Poésie ou politique: le dilemme de Lamartine | BnF Essentiels (3)

Harmonies poétiques et religieuses

Rédigées pour l'essentiel entre 1826 et 1827, les Harmonies poétiques et religieuses de Lamartine sont publiées en 1830. Elles connaissent immédiatement un grand succès, assurant la réputation de leur auteur.

L’infini dans les cieux
C’est une nuit d’été ; nuit dont les vastes ailes
Font jaillir dans l’azur des milliers d’étincelles ;
Qui, ravivant le ciel comme un miroir terni,
Permet à l’œil charmé d’en sonder l’infini ;
Nuit où le firmament, dépouillé de nuages,
De ce livre de feu rouvre toutes les pages :
Sur le dernier sommet des monts, d’où le regard
Dans un double horizon se répand au hasard,
Je m’assieds en silence, et laisse ma pensée
Flotter comme une mer où la lune est bercée.

Alphonse de Lamartine, Harmonies poétiques et religieuses, II, IV

Accéder à la notice de l'image

Bibliothèque nationale de France

« J’entrerai résolument dans l’action »

1830 est une date-clé dans la vie de Lamartine. Elle marque le sommet de sa carrière poétique avec l’entrée à l’Académie française et le succès des Harmonies. Mais c’est aussi le moment d’une révolution qui l’affranchit de sa fidélité à la monarchie légitime —il démissionne de la fonction diplomatique à laquelle ilappartenait depuis1820—, et c’est l’année où il accède à l’âge de l’éligibilité, qui était alors de quarante ans.

Poésie ou politique: le dilemme de Lamartine | BnF Essentiels (4)

Carte figurative de la France politique en 1834

Monarchie parlementaire, le régime de Louis-Philippe voit l'émergence, sous l'aiguillon du libéralisme, d'une vie démocratique locale qui s'exprime dans les différentes élections. En 1834, après la dissolution de la Chambre des députés élue trois ans plus tôt, les candidats gouvernementaux («ministériels», en bleu et«légitimistes», en blanc) remportent près de 70% des sièges. Parmi eux, dans le Nord, se trouve un certain Alphonse de Lamartine, pour la première fois vainqueur dans un scrutin.

Accéder à la notice de l'image

La politique le tentait depuis quelques années, car ce rêveur avait aussi besoin d’action. En octobre1831, il publie sa brochure Sur la politique rationnelle, qui contient en esquisse le programme de toute son action politique à venir. Il y annonce en ces termes l’avènement de l’Évangile comme «principe social» qu’il voit se profiler dans l’avenir sous la forme d’un christianisme renouvelé: «Son règne ne sera autre chose que l’époque rationnelle, le règne de la raison, car la raison est divine aussi.» Voilà pour le programme; mais sur le terrain les débuts sont peu encourageants. Aux élections législatives de juillet1831, il essuie un triple échec à Bergues (Nord), à Mâcon et à Toulon; nouvelle déconvenue en juin1832 à Mâcon. Il est finalement élu député de Bergues en janvier1833, alors qu’il voyage en Orient.

À partir de1834, Lamartine va donc tenter pendant quelques années de mener de front une carrière littéraire et une carrière politique. Tâche bien difficile, car il a constaté très vite que le métier de député, quand on veut l’exercer convenablement, ce qui est son cas, est une occupation à temps plein. Avec des journées aussi remplies, comment trouver encore du temps à consacrer aux travaux littéraires? Lamartine y parviendra difficilement jusqu’en1838 grâce aux longues vacances parlementaires —entre cinq et six mois— qu’il passe chaque année en Mâconnais. C’est dans ces conditions qu’ont été écrits les milliers de vers de Jocelyn et de La Chute d’un ange; mais au prix de quels efforts!

Poésie ou politique: le dilemme de Lamartine | BnF Essentiels (5)

Résidence d’Alphonse de Lamartine

Originaire de Mâcon, Lamartine reste très attaché à sa terre natale. En 1820, en cadeau de mariage, son père lui offre le château de Saint-Point dans la vallée du même nom. Lamartine y séjourne régulièrement avec sa famille jusqu’à sa mort. La région sert de cadre à son «roman rustique», Le Tailleur de pierre de Saint-Point.

«Au pied de la colline courent des prairies bordées d’aunes, de cerisiers et de gros noyers. On aperçoit à travers les troncs de ses arbres les murs, les toits et le pont rustique d’un village bâti à l’ombre du château et composé de quinze ou vingt maisonnettes de laboureurs, de métayers ou de petit* marchands de denrées rustiques, toujours groupés autour de l’église des hameaux. Ces vieilles tours, minées à leur base par le temps, qui les a fait craquer et se fendre sous le poids, décapitées à leurs sommets de la flèche qui les élevait jadis dans le ciel, et ne servant plus aujourd’hui qu’à flanquer un lourd massif carré de pierre brute, percé d’un escalier tournant et de quelques chambres voûtées, voilà ma demeure. J’ai semé des gazons, j’ai tracé des allées sablées dans les bosquets de noisetiers qui l’entourent; j’ai enfermé dans une enceinte de murs quelques arpents de terre et de prés qui suivent les ondulations et les caprices de la colline j’ai préservé de la faux ou de la hache du fermier quelques grands arbres dont les rameaux m’ont remercié en s’étendant sur mes pelouses. J’ai percé quelques portes et quelques fenêtres dans les murs de cinq pieds d’épaisseur du vieux manoir; j’ai attaché à la façade principale une galerie massive de pierres sculptées sur le modèle des vieilles balustrades gothiques d’Oxford. C’est sur cette galerie que les hôtes de la maison se promènent le matin au soleil levant ou s’assoient le soir, à l’ombre immense des tours, sur le pré en pente. On y attache à des clous les cages des oiseaux les chiens s’y couchent à nos pieds sur les dalles tièdes des paons familiers, qui peuplent les jardins, à qui nous émiettions du pain dans leur enfance et qui s’en souviennent, perchent jour et nuit sur le parapet de la balustrade, leur queue brillant au soleil et flottant au vent. Ils bordent d’une rangée de cariatides vivantes cette lourde galerie de pierres, comme les cigognes forment des créneaux vivants de leur blanc plumage au bord des toits des villages de l’Asie. La vue s’étend de là, en descendant et en remontant, sur la plus belle partie de la vallée de Saint-Point.» (Alphonse de Lamartine, Le Tailleur de pierre de Saint-Point, 1851)

Accéder à la notice de l'image

Bibliothèque nationale de France

Poésie ou politique: le dilemme de Lamartine | BnF Essentiels (6)

Jocelyn

Lamartine rêve d’écrire un gigantesque poème épique racontant «la destinée de l’homme, les phases que l’esprit humain doit parcourir pour arriver à ses fins par les voies de Dieu». Seuls paraîtront, Jocelyn, carnet d’un curé de campagne, en 1836, et La Chute d’un ange, en 1838.

Accéder à la notice de l'image

Bibliothèque nationale de France

Le pèlerinage aux sources

Poésie ou politique: le dilemme de Lamartine | BnF Essentiels (7)

Manuscrit du Voyage en Orient : Athènes, le Parthénon, août 1834

Manuscrit du Voyage en Orient

Lamartine décide de partir pour un long voyage en Orient. Il fait affréter à Marseille un bateau pour sa famille et ses amis. Après une brève escale à Athènes, ils débarquent à Beyrouth où Lamartine installe sa famille avant d’entamer des voyages en étoile. Il visite le Liban, la Galilée et la Judée, Jérusalem, Balbek et Damas. Son voyage est assombri par la mort de sa fille unique le 7 décembre 1832. En 1835, il publie ses Souvenirs, impressions, pensées et paysages pendant un voyage en Orient, qui sera réédié en 1841 sous son titre définitif: Voyage en Orient.

«De tous les livres à faire, le plus difficile, à mon avis, c’est une traduction. Or, voyager, c’est traduire; c’est traduire à l’œil, à la pensée, à l’âme du lecteur, les lieux, les couleurs, les impressions, les sentiments que la nature ou les monuments humains donnent au voyageur. Il faut à la fois savoir, regarder, sentir et exprimer; et exprimer comment ? non pas avec des lignes et des couleurs, comme le peintre, chose facile et simple; non pas avec des sons, comme le musicien; mais avec des mots, avec des idées qui ne renferment ni sons, ni lignes, ni couleurs. Ce sont les réflexions que je faisais, assis sur les marches du Parthénon, ayant Athènes et le bois d’oliviers du Pirée, et la mer bleue d’Égée devant les yeux, et sur ma tête l’ombre majestueuse de la frise du temple des temples.» (Alphonse de Lamartine, Voyage en Orient, Paris : Hachette, 1913-14, p. 109).

Accéder à la notice de l'image

Bibliothèque nationale de France

Le voyage en Orient, pour lequel il s’embarque en juillet1832, est un projet que Lamartine avait en lui depuis très longtemps; il l’a dit: «Je rêvais toujours un voyage en Orient comme un grand acte de ma vie intérieure.» Qu’on ne s’y trompe pas: ce n’est pas pour découvrir de nouveaux horizons ou traverser des contrées pittoresques qu’il part, c’est pour retrouver ses propres repères. Et d’abord des repères religieux.

J'ai passé [à Jérusalem] seulement en poëte et en philosophe ; j'en ai rapporté de profondes impressions dans mon coeur, de hauts et terribles enseignements dans mon esprit.

Le mélange de déisme rationnel et d’attachement sentimental à la tradition catholique qui fait l’essentiel de sa religion à cette date suffit à son esprit, mais pas à son cœur. En partant, il espère secrètement qu’il trouvera quelque part en Terre sainte son chemin de Damas et qu’il sera enfin, lui aussi, terrassé par l’évidence de la présence divine. C’est tout le contraire qui se produit: Dieu se dérobe à lui plus qu’il ne l’a jamais fait. Quoi de plus symbolique que cette attente devant Jérusalem ravagée par la peste, que cette interdiction d’y pénétrer en raison de la maladie? Là où il venait chercher la lumière et la vie, il ne trouve à son passage que la mort et l’obscurité. Mais le plus cruel est encore à venir: quelques semaines après son retour de Jérusalem, sa fille unique Julia, minée par la tuberculose, meurt dans ses bras; elle était âgée de dix ans. De ce coup il ne se remettra jamais complètement.

Poésie ou politique: le dilemme de Lamartine | BnF Essentiels (8)

Sépulcres des Juges d’Israël

Topographie du Proche Orient, Jérusalem

Destination majeure de pèlerinage, Jérusalem continue, au 19e siècle, d'attirer les croyants des trois religions, et tout particulièrement les écrivains orientalistes.

Embarqué à Constantinople à bord d’un vaisseau de pèlerins grecs, Chateaubriand mit pied à terre à Jaffa le 1er octobre, rempli de crainte et de respect à la vue du berceau des Israélites et de la patrie des chrétiens. Son pèlerinage en Terre sainte le conduisit à Bethléem, Saint-Saba, sur les rives de la mer Morte et du Jourdain, à Jéricho et surtout à Jérusalem où il séjourna du 7 au 12 octobre.

De la terrasse du couvent des Pères latins où il logeait, Chateaubriand dominait toute la ville de Jérusalem «qui va toujours en descendant jusqu’à la vallée de Josaphat: on voit l’église du Saint-Sépulcre, le parvis du temple de Salomon, et plus loin, du même côté d’Orient, la montagne des Olives : au midi le château de la ville et le chemin de Bethléem, et au nord la grotte de Jérémie.» (Itinéraire de Paris à Jérusalem). Le 11 mai 1807, il écrivait de Pau à Joubert: «J’ai fait un voyage admirable. Je suis surtout confondu, étonné, anéanti par la vue de Jérusalem, du Jourdain et de la mer Morte. »

Partant moins de vingt ans plus tard sur les pas de son aîné, Lamartine est également animé d'un profond sentiment religieux, qu'il comble dans la ville trois fois sainte.

Accéder à la notice de l'image

Bibliothèque nationale de France

Poésie ou politique: le dilemme de Lamartine | BnF Essentiels (9)

Galerie de la Mosquée d’Omar

Souvenirs de Jérusalem

Pour les voyageurs du 19e siècle, souvent mûs par un sentiment religieux, Jérusalem représente l'aboutissem*nt d'une forme de pèlerinage. Mais la ville n'est pas seulement un lieu saint pour les chrétiens: elle l'est aussi pour les juifs et les musulmans. Le Dôme du rocher, troisième lieu saint de l'islam, ne peut être visité au grand dam de Lamartine, qui raconte, à la date du 29 octobre 1832:

«Quand je vis le gouverneur si bien disposé, je lui témoignai le désir, non pas d’entrer dans la mosquée d’Omar, puisque je savais qu’une telle démarche eût été contraire aux mœurs du pays, mais d’en contempler l’extérieur. —Si vous l’exigez, me répondit-il, tout vous sera ouvert, mais je m’exposerais à irriter profondément les musulmans de la ville: ils sont encore ignorants; ils croient que la présence d’un chrétien dans l’enceinte de la mosquée leur ferait courir de grands périls, parce qu’une prophétie dit: Que tout ce qu’un chrétien demanderait à Dieu dans l’intérieur de El-Sakhra, il l’obtiendrait; et ils ne doutent pas qu’un chrétien n’y demandât à Dieu la ruine de la religion du Prophète et l’extermination des musulmans. Pour moi, ajouta-t-il, je n’en crois rien: tous les hommes sont frères, bien qu’ils adorent, chacun dans leur langue, le Père commun: il ne donne rien aux uns aux dépens des autres; il fait luire son soleil sur les adorateurs de tous les prophètes; les hommes ne savent rien, mais Dieu sait tout; Allah kérim, Dieu est grand! et il inclina sa tête en souriant. Dieu me préserve, lui dis-je, d’abuser de votre hospitalité et de vous exposer pour satisfaire une vaine curiosité de voyageur! Si j’étais dans la mosquée d’El-Sakara, je ne prierais pour l’extermination d’aucun peuple, mais pour la lumière et le bonheur de tous les enfants d’Allah.» (Lamartine, Voyage en Orient, 1835).

Accéder à la notice de l'image

Bibliothèque nationale de France

Il se trouve que cette expérience douloureuse va renvoyer Lamartine du côté de la politique. Car dans ce domaine aussi il attendait un signe venu d’en haut. À partir de1832, le thème de l’homme prédestiné revient sous sa plume comme un leitmotiv. Tout au long de son voyage, il a cru discerner un certain nombre de présages allant dans ce sens. Peut-être la mort de Julia lui est-elle apparue comme une épreuve impitoyable, mais nécessaire, pour faire de lui un élu par la souffrance, comme Job ou comme Moïse. Et quand la nouvelle de son élection comme député l’atteint, alors qu’il revient de Damas, il la reçoit comme une confirmation de son destin providentiel.

Politique ou poésie? L’impossible conciliation

Si l’échec de La Chute d’un ange (1838) et des Recueillements (1839) a précipité la désaffection de Lamartine à l’égard de la poésie, il ne l’a pas déterminée. À ce moment, son choix est fait: le député de Mâcon, l’orateur écouté de la Chambre qui pressent obscurément qu’il sera peut-être appelé à avoir un destin national, ne se sent plus le droit d’être d’abord, aux yeux du public, l’auteur des Méditations ou même de Jocelyn. À partir de cette date, sa production poétique se tarit rapidement, et ce n’est pas seulement une question de manque de loisirs. Lamartine sait bien —même s’il ne veut pas encore se l’avouer franchement— que le souffle puissant de l’inspiration qui l’emportait au temps des Harmonies se fait de plus en plus rare. En septembre1843, il écrira à son éditeur Gosselin qui lui réclame des vers: «Cela m’est absolument impossible. Je ne veux plus écrire de poésie.»

Poésie ou politique: le dilemme de Lamartine | BnF Essentiels (10)

Lamartine à l’Hôtel de Ville

En février 1848, une révolution renverse Louis-Philippe.

Sous la monarchie de Juillet (1830-1848), les Républicains étaient resté actifs. Il organisent une campagne de banquets. L’interdiction de l’un d’eux le 22 février 1848 provoque la révolte des Parisiens. La fusillade du boulevard des Capucines, le lendemain soir, achève de transformer la manifestation en insurrection. Affaibli politiquement, Louis-Philippe finit par abdiquer par le 24 février.

Ce même jour, Lamartine proclame la République devant l’Hôtel de Ville et prononce un discours vibrant pour maintenir l’usage du drapeau tricolore, comme le rappelle cette gravure: «Citoyens vous demandez le Drapeau rouge à la place du Drapeau Tricolore. Pour ma part, je ne l’adopterai pas. Je vais vous dire pourquoi je m’y opposerai de toutes les forces de mon patriotisme, c’est que le Drapeau Tricolore, Citoyen, a fait le tour du monde avec la République et l’Empire, avec vos libertés et vos gloires!»

La Deuxième République poursuit l’œuvre de la Révolution française: le suffrage universel masculin est rétabli, la peine de mort pour raisons politiques et l’esclavage dans les colonies abolis. Des «Ateliers nationaux » sont créés pour donner du travail aux ouvriers fortement touchés par la crise, mais leur fermeture dès juin 1848, provoque la révolte des quartiers populaires de Paris. La répression est sanglante: plusieurs milliers de morts et 11000 condamnés à la prison ou à la déportation.
Déçu par ce court régime républicain et séduit par son nom, le peuple vote en masse pour Louis-Napoléon Bonaparte, qui est élu Président en décembre. Ce dernier entame alors une politique conservatrice, jusqu’à son coup d’État en décembre 1851 qui marque le début du Second Empire.

Accéder à la notice de l'image

Bibliothèque nationale de France

Comme député, depuis son entrée à la Chambre, il a toujours soutenu le ministère. Mais en janvier1843 il passe dans l’opposition et se prépare résolument à un bouleversem*nt politique qu’il sent inéluctable et où il aura un rôle à sa mesure. Dès octobre1841, il l’a écrit à un ami: «Un grand flot de terreur me jettera au timon brisé.» Son arrivée au pouvoir en février1848 est une surprise pour beaucoup. Pour lui, non; mais il ne l’exercera que pendant trois mois. La suite des événements est connue: en juin1848, Lamartine est renversé par ceux-là mêmes qu’il a sauvés en février. À l’élection présidentielle du 10décembre, le suffrage universel qu’il avait défendu donne cinq millions et demi de voix à Bonaparte et ne lui en accorde que 21000.

Poésie ou politique: le dilemme de Lamartine | BnF Essentiels (11)

Les candidats à la présidence en 1848

Membre du gouvernement provisoire, après la proclamation de la République en février 1848, Lamartine se présente aux élections présidentielles. Mais sa popularité s’effondre, car il n’est ni assez révolutionnaire pour satisfaire ouvriers et socialistes, ni assez modéré pour rassurer l’autre camp.

Cette gravure met à mal quatre des principaux hommes politiques investis dans l'élection à la présidence de la république: outre Lamartine (avec sa lyre) et le général Cavaignac, tous deux candidats, Armand Marrast, président de l'Assemblée, et Adolphe Thiers, meneur du Parti de l'Ordre, qui soutient la candidature de Louis-Napoléon Bonaparte. La République est représentée sous les traits d’une jeune fille, à qui un homme du peuple souffle: «Jeune et intéressante personne, tes cartes m’annoncent que tu dois rester dans le célibat pour conserver tes vertus de fille du peuple. Car en épousant l’un de ces Messieurs qui postulent à la présidence, il naîtrait de ce mariage contraire à ta nature un monstre à tête couronné.»

C’est Louis-Napoléon Bonaparte qui est élu, avec une majorité écrasante, le 10 décembre 1848.

Accéder à la notice de l'image

Bibliothèque nationale de France

Poésie ou politique: le dilemme de Lamartine | BnF Essentiels (12)

Un ange déchu

Aux élections présidentielles de décembre 1848, Lamartine subit un échec cuisant, en ne récoltant que 21000 voix, soit 0,28% des suffrages exprimés. La gloire d'avoir annoncé, sur le perron de l'hôtel de Ville de Paris, quelques mois plus tôt, la Deuxième République semble bien lointaine, comme ironise cette caricature de l'époque.

Reprenant le titre de l'un de ses ouvrages-phares, La Chute d'un ange, elle représente le poète assis sur un assis sur un canapé, les jambes croisées, les yeux clos, laisse pendre sa main qui tient. un rouleau de papier indiquant: «Trois mois au pouvoir». Dans son rêve, il voit le fauteuil de la Présidence basculer, tandis que Ledru-Rollin, qui a de grandes ailes de diable, l'entraîne lui-même loin de ce soleil. L'imagerie fait penser à l'épisode ou Satan entraîne Eloa dans sa chute dans le poème Éloa ou la Sœur des anges, d'Alfred de Vigny ; peut-être le lithographe a-t-il en partie confondu les deux œuvres.

Accéder à la notice de l'image

Bibliothèque nationale de France

Après le coup d’État du 2décembre 1851, le fondateur de la Deuxième République disparaît complètement de la vie politique active. Il va revenir du même coup à l’écriture, par choix mais surtout par nécessité.

À la recherche du temps perdu

Poésie ou politique: le dilemme de Lamartine | BnF Essentiels (13)

Alphonse de Lamartine

Après ses échecs politique, Lamartine se remet à vivre de sa plume. Ruiné, il est obligé de vendre ses propriétés bourguignonnes et de se retirer dans un appartement parisien.

« Mardi 17 octobre [1876]. — Saint-Victor, qui a beaucoup vécu dans la société de Lamartine, affirmait que le poète ne lisait jamais que Gibbon, un voyage en Chine de lord Macartney, et la correspondance de Voltaire, et encore ne lisait-il ces livres, toujours les mêmes, que pour s’endormir. » (Journal des Goncourt : mémoires de la vie littéraire, 1872-1877)

Accéder à la notice de l'image

Bibliothèque nationale de France

Comme un certain nombre de ses contemporains, Lamartine pense que, si la révolution de1848 a échoué, c’est en partie parce que les classes populaires, passé leur enthousiasme initial, n’en ont pas compris les contraintes et les nécessités. Il va donc se vouloir et se faire éducateur du peuple, par le moyen de livres ou de publications périodiques simples et peu coûteuses comme Le Conseiller du peuple ou Le Civilisateur. En même temps, il est sans cesse à la recherche de nouveaux contrats de librairie qui lui sont indispensables pour faire face à de graves embarras financiers qui finiront par le condamner à de véritables «travaux forcés littéraires», pour reprendre sa propre expression. Mais il n’y a pas que l’éducation sociale et politique; il faut aussi une éducation morale et affective. Ce sera le rôle de ses romans populaires comme Geneviève ou Le Tailleur de pierres de Saint-Point.

Écrire pour les autres ne dispense pas d’écrire aussi pour soi. Plus il avance en âge et plus il s’enfonce dans l’amertume et la tristesse, plus il éprouve le besoin de se consoler en évoquant avec nostalgie les images et les fantômes de sa jeunesse. La poussée autobiographique qui se manifeste alors en lui ne cessera plus de l’animer jusqu’à son dernier jour. Pendant vingt ans Lamartine inlassablement se raconte, depuis Les Confidences et Raphaël (1849) jusqu’aux Mémoires inédits posthumes (1870) en passant par les Nouvelles Confidences et les Mémoires politiques, sans oublier de très nombreuses pages du Cours familier de littérature, cet énorme travail auquel il consacre les dernières années de sa vie à partir de1856.

Poésie ou politique: le dilemme de Lamartine | BnF Essentiels (14)

Frédérick Lemaître dans Toussaint Louverture

Toussaint Louverture (1743-1803) incarne la révolte contre l’esclavage et l’indépendance haïtienne. Lamartine, qui a lutté en faveur de l’abolition de l’esclavage, le choisit à dessein pour sa première œuvre dramatique. La pièce est montée au Théâtre de la Porte Saint-Martin en avril 1850, avec Frédérick Lemaître, un des acteurs les plus populaires du temps, dans le rôle principal. C’est un échec, le public est déconcerté et les critiques jugent la pièce de piètre qualité. Lamartine n’écrira plus pour le théâtre par la suite. En revanche, Toussaint Louverture fera carrière, entre autres avec la pièce Monsieur Toussaint d’Edouard Glissant (1991).

Accéder à la notice de l'image

Bibliothèque nationale de France

Poésie ou politique: le dilemme de Lamartine | BnF Essentiels (15)

Raphaël, pages de la vingtième année

Dans Raphaël, roman autobiographique publié en 1849, Lamartine évoque son amour de jeunesse, qui a déjà inspiré plusieurs poèmes de son premier recueil (Méditations poétiques, 1820). À l’été 1817, Lamartine attend en vain que son amante, qu’il a rencontrée l’été précédent, le rejoigne à Aix-les-Bains. Il s’agit de Mme Julie Charles, née Bouchaud des Hérettes, une femme mariée, épouse du physicien et aéronaute Jacques Charles. Elle décède quelques mois plus tard, en décembre 1817. Dans les Méditations, Lamartine l’appelle Elvire, mais dans Raphaël, il donne au personnage féminin son prénom, Julie, favorisant la confusion entre vérité et fiction.

«Le printemps, qui rendait la limpidité au ciel et la sève aux plantes, rendait aussi une jeunesse plus palpitante et plus pleine au cœur de Julie. Les teintes de ses joues étaient plus vives, les rayons de ses yeux plus bleus et plus pénétrants. Sa parole avait plus d'émotion dans l'accent; sa langueur avait plus de soupirs; sa démarche, plus d'élans et d'enfance dans les attitudes. Une fièvre de vie l'agitait jusque dans l'immobilité de sa chambre. Cette douce fièvre pressait les paroles sur ses lèvres elle donnait des inquiétudes à ses pieds sur le parquet. Le soir Julie laissait ses rideaux ouverts, elle allait à chaque instant s'accouder à sa fenêtre pour aspirer la fraîcheur de l'eau, les rayons de la lune, les bouffées d'air végétal qui, en suivant la vallée de Meudon, arrivaient attiédies jusque dans les appartements du quai.»

Que les récits de Raphaël, particulièrement le sauvetage de Mme Charles se noyant, soient exacts ou non, il est certain que les souvenirs de l’idylle sont liés aux promenades dans les environs du lac du Bourget ou sur le lac lui-même.

«Nous n’étions plus qu’à quelques coups de rames du port de Châtillon, quand mes yeux, qui suivaient machinalement dans le lointain le bateau de la jeune malade, s’aperçurent de sa détresse et de la lutte que son embarcation soutenait contre le coup de vent. Nous virâmes de bord, mes rameurs et moi, d’un cœur unanime. Nous nous jetâmes en plein lac et en pleine tempête pour voler au secours du bateau en perdition; il disparaissait souvent sous un horizon roulant d’écume. Longue et terrible fut mon anxiété pendant l’heure que nous employâmes à traverser ainsi presque toute la largeur du lac et à rejoindre la barque de la jeune étrangère. Quand enfin nous l’atteignîmes, elle touchait au bord. Une longue lame la jeta sous nos yeux en sûreté sur le sable, au pied des ruines de l’abbaye. Nous poussâmes un cri de joie. Nous nous précipitâmes à l’envi dans l’eau pour courir plus vite au bateau et pour porter sur le rivage la malade naufragée. Le pauvre batelier consterné nous appelait à son aide avec des gestes et des cris de détresse. Il nous montrait de la main le fond de sa barque, que nous ne pouvions pas apercevoir encore.
En arrivant, nous vîmes la jeune dame couchée évanouie au fond du bateau, les jambes, le corps, les bras recouverts d’un lit d’eau glacée et de flocons d’écume, le buste seulement hors de l’eau, et la tête, comme celle d’une morte, appuyée contre le petit coffre de bois qui sert à renfermer, à la poupe, les filets et les provisions des bateliers. Ses cheveux flottaient autour de son cou et de ses épaules comme les ailes d’un oiseau noir à demi submergé au bord d’un étang. Son visage, dont les couleurs ne s’étaient pas tout à coup effacées, avait le calme du plus tranquille sommeil. C’était cette beauté surnaturelle que le dernier soupir laisse sur le visage des jeunes filles mortes, comme le plus charmant rayon de la vie sur le front d’où elle se retire, ou comme le premier crépuscule de l’immortalité sur les traits qu’elle veut éterniser dans la mémoire des survivants. Jamais je ne l’avais vue et jamais je ne la revis si transfigurée. La mort était-elle le jour de cette céleste figure, ou Dieu voulait-il me faire pressentir dès cette première impression la forme immuable sous laquelle j’étais destiné à ensevelir cette beauté dans ma mémoire, à l’y revoir éternellement et à l’y invoquer à jamais?»

Accéder à la notice de l'image

Bibliothèque nationale de France

L’ensemble de la production de sa laborieuse vieillesse est très inégal. Mais dans ce qu’elle a de meilleur, elle est venue rappeler au public que cet écrivain qui avait été un grand poète —et qui était capable de l’être encore comme en témoignent ces réussites que sont «Le Désert» (1857) et surtout «La Vigne et la maison» (1856)— pouvait aussi écrire en prose avec bonheur. On le savait depuis la publication du Voyage en Orient (1835) et de l’Histoire des Girondins (1847). Mais c’est sans doute dans Les Confidences et dans Raphaël, sur un mode plus mineur, que Lamartine prosateur a donné toute sa mesure.

Poésie ou politique: le dilemme de Lamartine | BnF Essentiels (16)

Le Cabinet de travail de M. de Lamartine

Topographie de Paris

Ruiné, Lamartine s’installe en 1853 rue de la Ville l’Évêque (actuelle rue Cambacérès dans l’actuel huitième arrondissem*nt à Paris). Il transforme le rez-de-chaussée en atelier d’imprimerie, pour éditer ses propres ouvrages. Dans une lettre de 1858, il décrit ainsi son logis: «J’habite à Paris une petite maison reculée, au fond d’une cour, dans un quartier obscur, maison qu’un des publicains qui me censurent trouverait mesquine pour son intendant ou pour son concierge; j’y ai l’existence d’un artisan de la plume qui vit de son salaire entre son métier et sa famille; j’y reçois le soir quelques rares amis des mauvais jours, j’y finis l’entretien de bonne heure, afin d’allonger le jour du lendemain et de gagner sur le sommeil des heures pour le travail.

Accéder à la notice de l'image

Bibliothèque nationale de France

Poésie ou politique : le dilemme de Lamartine | BnF Essentiels (2024)

FAQs

Quel est le poème le plus connu de Lamartine ? ›

Le Lac est un des plus célèbres poèmes de Lamartine paru dans les Méditations poétiques en 1820, considéré comme un des fleurons de la poésie romantique française.

Quelle est la spécificité du poème élégie de Lamartine ? ›

De nos jours, l'élégie est considérée comme un genre au sein de la poésie lyrique, en tant que poème de longueur et de forme variables caractérisé par un ton plaintif particulièrement adapté à l'évocation d'un mort ou à l'expression d'une souffrance due à un abandon ou à une absence.

Quels sont les poèmes engagés ? ›

  • De sang et de lumière. Laurent Gaudé (284) ...
  • Brûler brûler brûler. Lisette Lombé (341) ...
  • La faim de leur monde. Akhenaton. ...
  • La colline que nous gravissons. Amanda Gorman. ...
  • Et pourtant je m'élève. Maya Angelou. ...
  • Le roman inachevé Louis Aragon. ...
  • Les Tragiques. Théodore Agrippa d' Aubigné ...
  • Les Orientales - Les Feuilles d'automne. Victor Hugo.

Quel est le poème le plus célèbre ? ›

"Demain, dès l'aube", Victor Hugo.

Quel est le genre littéraire de Lamartine ? ›

Alphonse de Lamartine est l'une des grandes figures du romantisme français, mais aussi du mouvement abolitionniste français au 19ème siècle.

Quelles sont les citations de Lamartine ? ›

Alphonse de Lamartine a dit...
  • “Ignorant d'où je viens, incertain où je vais.” ...
  • “Le passé, l'avenir, ces deux moitiés de vie dont l'une dit jamais et l'autre dit toujours.” ...
  • “L'égoïsme et la haine ont seuls une patrie ; la fraternité n'en a pas !” ...
  • Quel crime avons-nous fait pour mériter de naître ?”

Quels poètes romantiques Sont-ils connus pour leur engagement politique ? ›

Alfred de Vigny appartient à cette génération de romantiques dont les contours se situent entre Alphonse de Lamartine (né en 1790) et Théophile Gautier (né en 1811), qui, à leurs débuts, ont célébré la monarchie restaurée des Bourbons puis ont été, à la fin des années 1820, les porte-parole du courant libéral.

Qui est l'auteur de la poésie engagée ? ›

Des poètes comme Paul Éluard, Robert Desnos, René Char ou Louis Aragon s'opposent par leur art au nazisme. Elle est venue par cette ligne blanche pouvant tout aussi bien signifier l'issue de l'aube que le bougeoir du crépuscule. Elle passa les grèves machinales ; elle passa les cimes éventrées.

Quelles idées politiques dénoncent les romantiques ? ›

Le romantisme est apparu en réaction contre le rationalisme des Lumières, et, en France, contre le classicisme. but de permettre aux êtres humains de comprendre le monde à la lumière de la raison.

Qui est le plus grand poète du monde ? ›

Sa réputation de « fauteur de troubles » mise à part, Stephán G. Stephansson est considéré comme « le plus grand poète du monde occidental ». Il est certes un poète des plus prolifiques, publiant plus de 2000 pages de poésie, la plupart d'une très haute tenue.

Quel est le plus beau poème français ? ›

"Demain, dès l'aube", de Victor Hugo est sans doute le plus beau poème de toute la poésie française. Publié dans le recueil Les Contemplations (1856), il se compose de trois quatrains d'alexandrins en rimes croisées.

Quel est le poème le plus court du monde ? ›

Le haïku est un poème, très bref et codifié venant du Japon à la fin du 17e siècle. C'est le plus petit poème au monde, il ne doit pas dépasser 17 syllabes.

Qui est le poète le plus romantique ? ›

La poésie romantique, un langage intemporel

Née à l'étranger sous l'influence de Goethe et de Walter Scott, la poésie romantique a été portée en France par de très nombreux auteurs français comme Victor Hugo, Alfred de Musset, Paul Verlaine, Lamartine ou Alfred de Vigny.

Pourquoi Lamartine a écrit le poème Le Lac ? ›

Du 21 août au 17 septembre 1817, Lamartine séjourne à la Pension Perrier. Julie est très malade et ne peut le rejoindre. C'est au cours de ce séjour qu'il compose «Le Lac», à l'intention de la chère absente. Dans ce poème, il donne à Julie le nom d'Elvire.

Quel drame a marqué la vie et l'œuvre d'A de Lamartine ? ›

Il effectue alors un voyage en Orient, où il visite la Grèce, le Liban et les lieux saints du christianisme, relaté dans Voyage en Orient et marqué par le drame de la mort de sa fille Julia.

Où se situe Le Lac rendu célèbre par Lamartine ? ›

Alphonse de Lamartine est le poète du lac du Bourget et de la région aixoise. C'est en effet d'abord dans les eaux sombres et agités du joyau savoyard qu'il a trouvé l'inspiration. Ainsi du “Lac” des Méditations, le plus célèbre de ses poèmes, paru en 1820.

Top Articles
Latest Posts
Article information

Author: Greg O'Connell

Last Updated:

Views: 6094

Rating: 4.1 / 5 (62 voted)

Reviews: 85% of readers found this page helpful

Author information

Name: Greg O'Connell

Birthday: 1992-01-10

Address: Suite 517 2436 Jefferey Pass, Shanitaside, UT 27519

Phone: +2614651609714

Job: Education Developer

Hobby: Cooking, Gambling, Pottery, Shooting, Baseball, Singing, Snowboarding

Introduction: My name is Greg O'Connell, I am a delightful, colorful, talented, kind, lively, modern, tender person who loves writing and wants to share my knowledge and understanding with you.